Devenir Jeu


À la recherche de l'esprit ludique


Le jeu, comme tout autre objet culturel, est un miroir de nos vies. Il influence et est influencé par ceux qui le pratiquent. Le jeu, comme tout autre activité culturelle, est protéiforme. Il peut être informe, laissant libre cours à notre créativité, ou réglé, nous conditionnant à une certaine vision de la vie en société. Malheureusement, à une époque où la radicalité prime sur la nuance, les imaginaires de compétition, d’efficacité et de performance saturent notre quotidien. En tant que designer et en m’inspirant d’autres formes de jeu, je souhaite montrer que la victoire n’est pas la seule issue pour nos vies.


Johan Huizinga

Historien néerlandais, il est le premier, à travers son essai Homo Ludens (1938), à donner une définition au jeu en tant qu’activité et de mettre en avant son rôle dans la fondation des civilisations.


Roger Caillois

Sociologue français, il précise dans son livre Les Jeux et les Hommes (1958) la définition du jeu et les classe selon 4 grands types : AGÔN (compétition), ALEA (chance), MIMICRY (simulacre), ILINX (vertige).


Paidia

Jeux d'enfants par Pieter Brueghel l'Ancien (1560). Huile sur bois exposée au Kunsthistorisches Museum, Vienne (Autriche)

La paidia, le jeu libre de l'enfant, qui semble informe, sans règle et non sérieux vu de l'extérieur.


Agôn

Le combat de Carnaval et de Carême par Pieter Brueghel l'Ancien (1559). Huile sur bois exposée au Kunsthistorisches Museum, Vienne (Autriche)

L'agôn, le jeu compétitif, réglé et organisé de l’adulte. Il permet à l'homme de se mesurer avec sérieux aux autres et de triompher par le mérite. Ce jeu s'organise en dehors de la vie courante dans des lieux spécifiques, presque sacrés, avec des règles uniquement connues des initiés, qui se rassemblent et forment des groupes, des communautés voire des civilisations.